Voici l’état d’avancement du chantier à mon Arrivée :
– Extérieurs : arrière du mur de soutènement en cours de remblaiement, nivellement des cours extérieures démarré (terres enlevées utilisées pour remblaiement derrière mur de soutènement), réseaux assainissement commencés (2 regards réalisés sur cour avant, connectés entre eux et aux blocs sanitaires)
– Bâtiment : RDC bien avancé, pièces à divers stades d’avancement ; R+1 plancher réalisé, façades en cours. 1 problématique identifiée sur la pose du carrelage au RDC : nombreux carreaux identifiés comme mal posés (bulles d’air en sous-face) et en attente de reprise.
Voici les travaux réalisés pendant mon séjour et les problématiques rencontrées :
Mur de soutènement
Les travaux de remblaiement de terres à l’arrière du mur de soutènement ont été réalisés la première semaine (travail à la main avec pelle, pioche et brouette). N’ayant aucun moyen de compactage « lourd », il a fallu veiller à passer régulièrement à pied derrière le mur pour « tasser » un minimum les terres. En complément, des pluies sur la première semaine ont permis d’aider ce compactage. Avant réalisation du trottoir à l’arrière du mur, il faudra également veiller à réaliser un compactage complémentaire, avant complément de terres et coulage du béton.
En raison des fortes pluies en période de mousson, un ravinage important peut apparaître lorsque les pentes sont trop abruptes. Pour cette raison, nous avons imaginé un nivellement de la zone devant les réserves d’eau avec une pente douce en périphérie et une muret de soutènement bas à proximité du bâtiment. Cela permettra de dégager un espace assez important au droit du bâtiment tout en maintenant les terres plus hautes et en limitant le creusement des terres maintenues à l’angle du bâtiment.
Les terres enlevées ont été utilisées pour le remblaiement derrière le mur de soutènement. Afin d’assurer la bonne tenu des terres dans le futur nous avons travaillé autant que possible en enlèvement de matière pour cette zone, sans devoir ajouter de terres remaniées.
Réseaux d’assainissement
Nous avons réalisé 4 regards d’eaux pluviales sur la période, qui ont ensuite été connectés par des canalisations enterrées. Ces tâches ont été priorisées afin de permettre de terminer le nivellement des terres en périphérie du bâtiment et de dégager les extérieurs. Avancer sur ces tâches a également été l’occasion de réaliser un plan de principe du réseau d’assainissement enterré, pour faciliter la maintenance future. Les regards étant réalisés en briques collées, sur le conseil de Michel GAMBASSI nous avons veillé à faire réaliser un enduit côté intérieur pour étanchéifier l’ensemble.
Nivellement des cours extérieures
Le nivellement des cours extérieurs a été poursuivi dans la lignée du travail commencé par Noëlle. Nous avons convenu d’une marche de 20 cm entre le niveau fini des circulations extérieures et le niveau fini des pavés (épaisseur 5cm). Une attention devra être portée à conserver cette « marche » de 20 cm au bas de chaque escalier.
Garde-corps sur mur de soutènement et pose escalier
La pose de l’escalier entre l’internat existant et la cour arrière de l’internat construit, ainsi que sa modification (prolongement du palier haut, ajout d’un poteau pour stabilité sur fondation) ont été réalisés durant mon séjour, de même que la fabrication complète du garde-corps en tête du mur de soutènement. Une mise au point technique a dû être réalisée avec Ramesh pour le design du garde-corps, un peu différent de celui du bâtiment car sans « dessin » en partie haute.
Finitions intérieures du RDC
Les travaux se sont poursuivis, y compris la reprise des carreaux identifiés comme mal collés.
Electricité
Sur ce sujet, nous avons réalisé une importante mise au point en prenant en compte l’utilisation future du bâtiment, le fonctionnement souhaité ainsi que des problématiques d’économie d’énergies, de coût, d’ergonomie, de contrôle des zones communes. Afin de s’assurer de la bonne cohérence des ajustements / modifications, nous avons présenté des plans détaillés à Pramod, et fait à plusieurs reprises ensemble le tour du bâtiment pièce par pièce.
Afin d’assurer la bonne tenue du budget, nous avons établi un tableau quantitatif à jour des dernières modifications et comparé l’ensemble au budget prévisionnel établi préalablement. Un delta positif nous a permis par exemple de prévoir des détecteurs de présence pour le contrôle des spots dans les circulations. L’implantation des équipements à l’étage a également été réalisée avec Ramesh et l’électricien pour éviter tout oubli ou erreur.
Menuiseries extérieures
Nous avons porté une attention particulière sur la pose des menuiseries aluminium. Afin d’éviter les espaces importants (couramment jusqu’à 2 cm) entre cadre des menuiseries aluminium et ébrasement, nous avons convenu de la méthodologie suivante :
1) vérifier une première fois toutes les baies de portes et fenêtres pour réaliser les ajustements de verticalité, horizontalité et planéité mesurables avec des moyens simples (niveau à bulle, mètre).
2) présenter un cadre de menuiserie fait sur-mesure par le menuisier suite à ces ajustements puis effectuer une seconde série d’ajustements si nécessaire, aux endroits localisés ensemble.
3) poser définitivement le cadre de menuiserie et le fixer avant de réaliser les joints souples des 2 côtés (intérieur et extérieur)
Les châssis coulissants seront réalisés ensuite sur-mesure également. A mon départ cette méthodologie était bien respectée, les travaux de pose et d’ajustement des tableaux de fenêtres était en cours.
Escalier d’accès à l’étage
Nous avons proposé une amélioration de l’escalier d’accès à l’étage avec l’ajout d’une main courante côté façade du bâtiment. Cette modification a été validée par Pramod et nous en avons mis au point le design avec Ramesh.
Faux-plafond coursive extérieure
Pour des raisons d’ordre esthétique et afin de pouvoir encastrer les luminaires et les détecteurs de présence, nous avons choisi de réaliser un faux-plafond sur les coursives extérieures.
Le choix du matériau ayant été réalisé préalablement pas Ramesh (plaques de plâtre traitées pour un milieu humide et protégées par une feuille étanche), nous avons mis au point en concertation avec Michel GAMBASSI, au cours d’un de nos points téléphonique, un détail permettant d’assurer au mieux la durabilité de l’ensemble tout en s’adaptant aux matériaux disponibles et aux modes constructifs maîtrisés. Ramesh n’ayant pas transmis les informations aux ouvriers, nous avons été contraints de nous adapter et de retravailler le détail pour éviter de devoir reprendre les travaux effectués.
Ces 2 semaines de travail avec ingénieur et ouvriers du bâtiment m’ont permis de remarquer quelques différences notables sur la façon de travailler.
Organisation des tâches et planning
La principale action à mener à mon arrivée, a été de faire avec Ramesh le point sur l’organisation des tâches et le planning. En effet le chantier avait subi une désorganisation la semaine précédente, lié à des problèmes d’approvisionnement de matériel sur chantier. Ma priorité en arrivant a été de remettre de l’ordre et de la logique dans l’enchaînement des tâches et l’affectation des ressources.
De plus, la fin du chantier approchant, il m’a semblé prioritaire de mettre de l’énergie sur les sujets techniques, liés à l’enveloppe du bâtiment, à son utilisation ainsi qu’à la stabilité des extérieurs. C’est pourquoi les sujets de finition esthétique ont été anticipés mais non réalisés sur la période. Ceci nous a permis de concentrer les équipes sur la fin des tâches en cours, plutôt que de se disperser sur plusieurs sujets en même temps et perdre la vision d’ensemble.
Tous les jours, nous réalisation un « point planning » avec Ramesh, au cours duquel nous faisions le bilan de l’avancement sur la journée précédente, la présence des entreprises et leur avancement estimé ainsi que enchaînement des tâches qui devait être adapté régulièrement suite aux retards, non-interventions et autres imprévus.
Optimisation des coûts et anticipation
Concernant le suivi budgétaire du chantier, la première contribution que j’ai pu apporter, a été la vérification des métrés réalisés par Ramesh. En effet chaque dimanche un calcul précis doit être fait pour payer les quantités dues aux entreprises, or dans le calcul des quantités de coffrage, béton, briques du mur de soutènement réalisé par Ramesh, après vérification nous avons dû reprendre tout le calcul car d’importantes erreurs étaient constatées.
Dans un second temps, une optimisation a pu être réalisée sur les frais de livraison de matériel. En effet, plusieurs tubes aciers avaient été consommés, qui n’étaient pas prévus en base (renfort support de panneaux sur le pignon de façade, abaissement de linteau près du tableau électrique pour empêcher la pluie de l’atteindre, renfort de cloisonnement à l’étage pour se prémunir des vibrations de portes qui claquent), et plutôt que de passer les commandes au fur et à mesure qu’un besoin apparaissait (comme cela avait l’air d’être parfois le cas), nous avons préféré anticiper en listant tous les travaux de métallerie restants, en réalisant des métrés précis sur ce dont nous allions avoir besoin et sur ce que nous avions de disponible sur place. Cela nous a permis de réaliser une seule commande et d’économiser ainsi sur les frais de livraison et de gagner du temps sur les délais d’approvisionnement.
Encadrement et qualité des travaux effectués
Tout d’abord, j’ai pu noter à plusieurs reprises la nécessité d’un encadrement continu, tant pour démarrer une tâche que pour veiller à sa bonne exécution et à sa bonne fin, notamment pour les ouvriers les plus jeunes. En effet les plus jeunes sont souvent simplement exécutants, et ne sont pas conscients de la finalité de la tâche qui leur est confiée. Il est donc important de fixer dès le départ les limites de la tâche et la façon d’opérer.
Par exemple, pour ce qui est du niveau de l’enduit ciment sur le mur de soutènement, l’ouvrier a réalisé l’enduit en recouvrant tous les tubes traversant pour l’évacuation d’eau. Ils étaient un peu courts et ne dépassaient pas de l’épaisseur d’enduit. Nous avons donc dû retrouver ces tubes en creusant l’enduit réalisé par endroits.
Toutefois, c’est agréable de travailler avec ces équipes, elles font preuve de bonne volonté même quand il faut reprendre un travail réalisé s’il est jugé insatisfaisant. Il n’y pas de discussions sans fin, de protestations, le travail est repris suivant les indications données avec la volonté de bien-faire.
Notions de sécurité sur chantier
Cette immersion sur un chantier népalais, m’a permis de constater l’important écart de standard en termes de pollution (gestion des déchets principalement) et de sécurité sur chantier par rapport à la France. En effet il était nécessaire de remettre presque quotidiennement en place des moyens pour assurer la sécurité des élèves qui évoluaient à proximité du chantier. Sans consignes précises (et répétées), ni Ramesh ni les ouvriers n’estimaient nécessaire, par exemple, de séparer les zones de travaux des flux élèves ou encore de ranger le matériel électrique ou coupant qui traînait au sol.
Conclusion
Cette expérience a été très enrichissante sur le plan personnel, et d’après ce que j’en ai vu et le retour que m’en a fait Pramod, la contribution de GSE sur ce projet a permis un suivi de près du chantier, des mises au point précises sur divers sujets esthétiques, de durabilité et d’adaptation au besoin des utilisateurs du bâtiment. Pour nommer quelques exemples, on peut penser au design du garde-corps et des escaliers (esthétique et sécurité), à l’installation électrique (choix et implantation des équipements), au mur de rétention (conception et réalisation), à la pose des menuiseries aluminium (étanchéité de l’enveloppe), et bien d’autres encore.